Loïc le Duc
Version espanola
Le Maître Cunningham et l’apprentie chorégraphe Gillot. La double-bill à l’affiche de l’opéra de Paris pourrait agréablement surprendre. Elle déçoit. Brigitte Lefèvre, directrice de la danse, a voulu associer à la reprise d’ « Un jour ou deux », la création de la danseuse-étoile Marie-Agnès Gillot qui conçoit là sa première chorégraphie pour le Ballet de l’opéra de Paris.
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Sous apparences - Marie-Agnès Gillot Photo : Julien Benhamou / Opéra National de Paris |
Le Maître Cunningham et l’apprentie chorégraphe Gillot. La double-bill à l’affiche de l’opéra de Paris pourrait agréablement surprendre. Elle déçoit. Brigitte Lefèvre, directrice de la danse, a voulu associer à la reprise d’ « Un jour ou deux », la création de la danseuse-étoile Marie-Agnès Gillot qui conçoit là sa première chorégraphie pour le Ballet de l’opéra de Paris.
Sous apparences - Marie-Agnès Gillot Photo : Julien Benhamou/Opéra National de Paris |
Un jour ou deux - Merce Cunningham Photo : Julien Benhamou / Opéra national de Paris |
« Un jour ou deux », qui suit, est d’un calibre bien différent. Commande de 1973 de l’Opéra à Merce Cunningham et à son compagnon, John Cage, cette pièce désarçonna le public…. Et bouleversa les habitudes de la Grande Maison : tandis que Cunningham tente de faire traverser aux danseurs des expériences qui leur sont totalement étrangères, l'orchestre s'émeut d'avoir à manipuler des boites de carton, s'offusque d'une liberté qui lui est laissée de circuler entre trois groupes d'exécutants, et menace de refuser d'interpréter la partition de Cage. Le décor et les costumes minimalistes de Jasper Johns, autre représentant de l’avant-garde artistique outre-Atlantique, ajoute à l’étonnement du public. Aujourd’hui, plus que jamais, « Un jour ou deux » s'impose comme une œuvre lisible, accessible et sophistiquée.Eclosion de vitesses, division des parties du corps. Coordination virtuose du jeu des jambes, de mouvements inédits du dos et des bras. Variations de directions et de rythme. Il faut souligner, dans la gamme des mouvements proposés, la richesse de la technique élaborée par Cunningham qui donne à toutes les parties du corps une importance égale dans le geste. Ce qui ne va pas sans une maîtrise tout à fait virtuose de la part des danseurs du ballet de l’opéra de Paris, même s’ils ont un peu trop tendance à arrondir les angles, à enjoliver les portés. Simon Valastro est éblouissant, Florent Magnenet surprenant. On imagine l'ampleur et la complexité du travail des interprètes, dans cet espace déstabilisé, sans recours à une référence émotionnelle ou figurative.
Un jour ou deux - Merce Cunningham Photo : Julien Benhamou / Opéra national de Paris |
Sous apparence
Laetitia Pujol, Alice Renavand, Vincent Chaillet et le corps de ballet de l'Opéra national de Paris
Chorégraphie : Marie-Agnès Gillot
Décor : Olivier Mosset
Costumes : Walter Van Beirendonck
ARS NOVA Ensemble Instrumental
Choeur Accentus
Direction musicale : Laurence Equilbey
Un jour ou deux
Stéphanie Romberg, Florian Magnenet, Fabien Révillion et le corps de ballet de l'Opéra national de Paris
Chorégraphie : Merce Cunningham
Musique originale : John Cage
Décors et costumes d'après Jasper Johns.
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